XXXVe Festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan —du 1er au 6 juillet 2024

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dimanche 24 mars 2024 par Claude Worms

Ouverture de la billetterie en ligne à partir du lundi 25 mars à 14h : Billetterie Arte Flamenco.

Le Festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan fêtera dignement son trente-cinquième anniversaire du 1er au 6 juillet prochains. A cet âge, un premier bilan rétrospectif s’impose, avec ce qu’il y faut de souvenirs et donc de nostalgie. Fort de l’expérience acquise, c’est aussi le moment de se projeter dans l’avenir. Aussi aurons-nous le bonheur de retrouver des artistes auxquels nous devons quelques grands moments des éditions antérieures, comme de découvrir une nouvelle génération à laquelle nous en devrons assurément beaucoup d’autres...

Affiche : Patricio Hidalgo

... En matière de flamenco, l’histoire (de laquelle Arte Flamenco est partie prenante) a surtout été, et reste encore actuellement, une affaire de transmission intergénérationnelle — transmission orale pour l’essentiel, qui garantit la préservation d’un patrimoine vivant et donc en constants enrichissement, évolution et création. Logiquement, la transmission sera au cœur de l’édition 2024. A domaine immense, programmation pléthorique, à tel point que nous avons renoncé à compter les concerts et spectacles, dont beaucoup gratuits, qui seront proposés aux festivaliers. Leur répartition sur quatre scènes distinctes et des horaires soigneusement pensés permettront aux plus endurants d’entre eux de tout voir et de tout entendre. Chaque scène étant choisie en fonction de son adéquation avec la nature de ce qui y sera représenté, nous vous proposons une visite des lieux flamencos d’une première semaine de juillet à Mont-de-Marsan... en commençant par les cadeaux — en l’occurrence, la gratuité n’impliquant aucune baisse de qualité, vous n’aurez pas d’excuses.

1] Esplanade du Midou

Chaque journée commencera au bord du Midou dès 16h30. Nous n’avons pas encore de détail de ces spectacles, mais sachez que vous pourrez y applaudir Carmen Riqueni ("Tres ases") (2 et 4 juillet) et Álvaro Sarabia (3 et 5 juillet). L’une et l’autre animeront également des stages (cf. ci-dessous). Le 6 juillet, ce rendez-vous quotidien sera remplacé par une parade flamenca qui partira à 11h30 de la place Saint-Roch pour arriver à la place Charles-de-Gaulle à... cela dépendra de l’enthousiasme des participant(e)s — à n’en pas douter, sevillanas, rumbas et mode flamenca de rigueur.

2] Scène du Village

Pepe Fernández

Spectacles gratuits aussi place Charles-de-Gaulle, lancés le 1er juillet par deux tablaos sévillans (surprise, surprises...) à 19h et 22h. Le traditionnel "gala des maestros" y sera présenté le 5 juillet en deux sessions (18h et 20h). Entre les deux, trois soirées seront consacrées à des rencontres entre artistes espagnols et français (enfin !), chacune centrée sur l’un des trois disciplines majeures du flamenco, toque, cante et baile (20h). Pour ne nous laisser aucun répit et nous mettre en appétit, elles seront précédées de spectacles programmés à 18h : Alma del Sur (2 juillet), Maison Bélier (3 juillet) et Compagnie Alban Lorini (4 juillet).

Sangitananda et Antoine Boyer

• Le 2 juillet, concert de guitare pyrotechnique par trois musiciens que nous ne nous donnerons pas le ridicule de présenter : Antoine Boyer, Pepe Fernández et Sangitananda (ci-devant Samuel Rouesnel "Samuelito"). Pour "Tricolor", le trio sera étendu à un quintet avec Juan Manuel Cortés (que l’on ne présente plus non plus) aux percussions et, pour le cante, Rafael de Utrera, qui officia avec Paco de Lucía et est actuellement membre du groupe de Vicente Amigo.

Ana Pérez / photo : Juan Conca

• Le 3 juillet, Ana Pérez présentera une création, "L’envol du tacón", dont la chorégraphie sera sans doute moins "traditionnelle" que son format "tablao" ne semble l’impliquer. D’autant que, nous dit-on, la musique empruntera des "touches de contrepoint et d’harmonie à la musique baroque." De quoi nous ravir, puisqu’elle sera interprétée par Alberto García (chant) et José Sánchez (guitare).

Cristo Cortés / photo : Sam

• Le 4 juillet, Cristo Cortés aura carte blanche pour une ("Diaspora flamenca"). Réjouissons-nous : grand concert de cante "classique" en perspective. Comme il ne se contente pas de chanter remarquablement et qu’il a aussi très bon goût, il a invité Carmen Ledesma (danse), Amador Gabarrí (guitare — nous avions eu le plaisir de l’écouter accompagner El Perrate), Emilio Castañeda et Antonio Maya "el Petete" (palmas).

Argentina / photo : Laura Moulie

• Le 6 juillet, le gala de clôture (cette fois à 21h30), conclura royalement cette semaine de cadeaux avec la "Ruta del fandango", ou l’extraordinaire variété des fandangos de Huelva et sa géographie, des plus folkloriques au plus "flamencos" — il vous en reste certainement à découvrir. Nos guides, pour le chant, seront rien moins qu’Argentina et Árcangel. C’est dire si, par delà sa valeur didactique, cette soirée promet d’être un festin musical, avec des partenaires à la hauteur : Francis Gómez et Benito Bernal guitare ; Lito Mánez (percussions) ; Macarena López (danse) ; Carmen et Olivia Molina et Los Melis (chœurs et palmas) ; Pablo Mánez (basse) ; et, pour les panderetas de rigueur, Isabel María Gómez Díaz et Paula Fernández Gómez.

Árcangel

3] Théâtre Le Molière

La salle se prête bien à des concerts intimistes, propices effectivement à la transmission (y compris envers le public) qui y sera le fil conducteur de cinq d’entre eux — au sein de familles gitanes pour lesquelles la transmission orale reste fondamentale, d’ailleurs pas seulement en matière de musique.

Tomatito / photo : Olga Holguín

• Le 1er juillet (20h30), le concert inaugural de Tomatito lancera le cycle. On ne pouvait mieux choisir : il appartient, par son père et son grand-père, à la dynastie des "Tomate" du quartier de La Chanca (Almería) et est le neveu du mythique Niño Miguel. A son tour, il a formé son fils, José del Tomate. Leurs deux guitares auront beaucoup à se dire, et à nous dire. Tomatito a choisi pour compléter son quintet le percussionniste Israel Suárez "Piraña" et deux cantaores "camaroneros", Morenito de Íllora et Kiki Cortiñas — rappelons, s’il en est besoin, que Tomatito fut le guitariste de prédilection de Camarón pendant presque deux décennies.

Esperanza Fernández / photo : Alberto Lagar

• 2 juillet (21h30) : "Esperanza Fernández y familia". La familia Fernández, incontournable à la grande époque des festivals andalous des années 1970-1980, est un cas d’école. Esperanza Fernández était l’une des jeunes cantaoras de la saga lors de ses premières apparitions à Mont-de-Marsan. Elle est actuellement la gardienne d’un temple dont les trois générations se portent à merveille : son père Curro Fernández pour la narration, sa tante Concha Vargas au baile, son neveu Ismael "el Bola" au cante, et ses deux fils David et Miguel Fernández, respectivement au cante et aux percussions. Les deux guitaristes sont eux aussi étroitement liés à la famille : Juan Anguita et surtout le maestro Miguel Ángel Cortés — dans ce cas, le titre n’est pas usurpé.

Dorantes

• 3 juillet (21h30) : "25 años. Orobroy". On n’en finirait plus d’énumérer les artistes de premier plan que le flamenco doit à la famille Peña (Lebrija et Utrera) : Bernarda et Fernanda de Utrera, Inés Bacán, Juan Peña "El Lebrijano", Pedro Bacán, Pedro Peña, etc. David Peña Dorantes en est le premier pianiste. Il y a vingt-cinq ans, il avait donné en concert et en première mondiale son premier enregistrement ("Orobroy"), qui avait lancé sa carrière internationale et était, avec l’"Entre dos aguas" de Paco de Lucía, l’un des premiers cross-over réussis de l’histoire du flamenco. Depuis, entre 2002 et 2022, sa discographie s’est enrichie de six autres albums, dont il donnera une anthologie avec la bailaora Leonor Leal, le percussionniste Sergio Fargas et les chœurs flamencos de Las Rodes.

La Kaíta / photo : Elena Matas

• 4 juillet (21h30) : "Vengo de mi Extremadura". S’il est un répertoire flamenco presque exclusivement gitan, c’est bien celui des jaleos et des tangos extremeños. Le patriarche Miguel Vargas et son fils Juan accompagneront, avec la complicité du percussionniste Daniel Suárez, l’une des grandes spécialistes du cante extremeño, María de los Ángeles Salazar Saavedra "la Kaíta", le cantaor JuanFran Carrasco et la bailaora Zaira Prudencio — ces deux derniers élèves, respectivement, de Miguel de Tena et Esther Merino et de Jesús Ortega (tous trois de Badajoz).

Ángeles Toledano / photo : Miguel Molina. Ci-dessous : Andrés Armero — Rocío Luna / photo : Miguel Molina

• 5 juillet (21h30) : "Cantando las 40". Nous ne saurions trop féliciter le Festival Arte Flamenco d’avoir soutenu une résidence (à Séville puis Tarnos) consacrée au cante, et non comme

d’habitude à la danse flamenca. Dirigée par Arcángel assisté par Domingo González et Juan Diego Martín Cabeza, le projet porte sur la transmission et l’actualisation de textes du peintre et poète Francisco Moreno Galván chantés par José Menese, Diego Clavel ou Miguel Vargas. Il s’agit d’œuvrer à leur incorporation au répertoire des jeunes artistes, avec le défi de les adaptater à des palos et/ou des cantes différents de ceux

des versions originales. Le concert promet d’être passionnant, avec pour chant le directeur artistique et les trois cantaora(e)s en résidence (Ángeles Toledano, Rocío Luna et Andrés Armero), accompagnés par les guitaristes Francis Gómez et Benito Bernal.

Alicia Gil / photo : Artejada

• Deux spectacles clôtureront la programmation du théâtre Le Molière le 6 juillet. A 14h30, un spectacle pour le jeune public présenté par la Compagnie Soleá. Entre disputes et rires dans une famille espagnole immigrée, "Soleá ma voisine" propose une initiation aux codes du flamenco autour de la répétition d’une alegría. A 19h, Alicia Gil chantera sa dernière création, "Mar de mareas", en première mondiale. Nous ne pouvons donc vous en dire plus, sinon qu’elle sera accompagnée par Lito Espinosa et Fran Cortés (guitare), Bebe et Carmela Gil (chant et palmas - autre histoire de famille) et Paula Salazar.

4] Le Pôle

Marco Vargas & Chloé Brûlé / photo : Francisco Reina

Le Pôle accueillera dans des conditions techniques enfin adéquates quatre grands spectacles de danse flamenca. Dans notre article sur l’édition 2023 du Festival Flamenco de Jerez, nous avions écrit tout le bien que nous pensions de "Origen", de Marco Vargas et Chloé Brûlé, que nous nous réjouissons de revoir (3 juillet, 19h) — pour en savoir plus, cf. "Origen").

Cia María Pagés / photo : María Alperi

Les trois autres étant des premières françaises ou mondiales, nous les découvrirons avec vous. Mais les noms des trois compagnies sont une garantie plus que suffisante pour ne se priver d’aucun : Compañía María Pagés, "De Scheherezade" (2 juillet, 19h) / Compañía Manuel Liñán, "Muerta de amor" (4 juillet, 19h) / Compañía Rafaela Carrasco, "Creaviva" (5 juillet, 19h).

Cia Manuel Liñán / photo : Marcosgpunto

Rafaela Carrasco / photo : Laura Ortega

5] Les stages

Tous se dérouleront au Conservatoire de musique et de danse des Landes, antenne Marsan ; la plupart du 1er au 5 juillet, une durée suffisante pour apprendre vraiment. Il y en aura pour toutes les disciplines, tous les goûts et tous les niveaux :

• Danse : master class de Leonor Leal, "Technique et chorégraphie. Bulería" (avancés) / María Cárdenas, "Technique et chorégraphie. Alegría" (avancés) / Zaira Prudencio, "Technique et chorégraphie. Soleá por bulería" (intermédiaire) / Lourdes Recio, "Technique et chorégraphie. Tango" (initiés) / Carmen Riqueni, "Techniques de base. Alegría, bulería et soleá" (débutants).

Concha Vargas animera un atelier spécial de bulería le 3 juillet (avancés)

• Guitare : les cours d’Antonio Gámez s’adresseront à deux niveaux distincts, débutants/initiés et intermédiaires.

• Chant : les cours de Carmela Espinosa (débutants/initiés) et Alicia Gil (intermédiaires) porteront essentiellement sur les techniques vocales, spécifiques ou adaptées au cante.

• Compás et palmas : les cours de Javier Prieto s’adresseront à deux niveaux distincts, débutants/initiés et intermédiaires.

• Les 4 et 5 juillet, Álvaro Sarabia (compás) dirigera un atelier interactif sur l’histoire et le répertoire du flamenco, avec la collaboration de Florencia Gerena (chant), Carmen García (guitare) et Carmen Recio (danse).

Miguel Vargas / photo : Jean-Louis Duzert

6] Activités annexes

Il nous manque pour le moment des informations précises (lieux, dates et horaires) sur les activités annexes. Sachez cependant qu’elles ne manqueront pas :

• Rencontres avec les artistes tous les jours à 11h, du 2 au 5 juillet.

• Projections de films et documentaires au cinéma Le Grand Club.

• Conférences : Kkrist Mirror, auteur de bandes dessinées / trois conférences-dialogues entre Olivier Deck et "un servidor", dont l’objectif est d’apporter quelques clés indispensables à la compréhension de la musique flamenca, essentiellement dans sa dimension chant/guitare — description et analyse musicales des principales formes ("palos") du répertoire traditionnel (1) ; la guitare et les palos (2) ; le cante et les palos (3). Rassurez-vous, pas de connaissances théoriques nécessaires, toutes les explications étant illustrées par des exemples joués à la guitare et des extraits audios.

• Résidences artistiques : le photographe Pierre Dupin saisira les portraits des artistes grâce à une technique ancienne du XIXe siècle, le collodion humide / l’écrivaine Lydie Salvayre sera en résidence littéraire et rencontrera le public le 6 juillet

Claude Worms

NB : vous trouverez également les dates et horaires des concerts et spectacles dans notre agenda.





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