« Une culture, écrit Michael Levine [1], n’est pas un statut figé mais une dynamique : le produit d’une interaction entre le passé et le présent. Sa force et sa résilience ne sont pas déterminées par la capacité de résister au changement (...) mais par sa réactivité créative et dynamique face à une nouvelle situation. »
Reconnaître le rôle déterminant des cultures gitane et afro-américaine dans l’émergence du blues et du flamenco, c’est tout d’abord reconnaître l’habileté avec laquelle elles ont su intégrer, s’approprier et exploiter les éléments de la tradition occidentale. L’apport spécifiquement gitan (ou afro-américain) qui démarque le flamenco et le blues de l’esthétique dominante résulterait-il, au contraire, d’un repli communautaire imposé par les circonstances, aurait-il fait l’objet d’un « développement séparé » comme on le dit généralement ? Cette thèse s’appuie sur des (…) >suite
Exposition d’oeuvres du photographe René Robert, au Cháteau de Ladoucette - Drancy, du 9 janvier au 7 février 2016, du mardi au dimanche de 12h à 17h.
Renseignements : 01.48.96.50.87
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Le flamenco est certainement resté bien plus ancré dans son histoire que le blues, mais au-delà des évolutions et des innovations, l’un et l’autre sont indissociables du passé plus que centenaire qui leur a donné forme et contenu. Explicitement ou non, traditionalistes et modernistes se réfèrent à un héritage qui nous est en grande partie connu par le disque et par les témoignages, et également à un « esprit », une subjectivité qui les relie globalement à l’expérience des minorités gitanes et afro-américaine. On ne saurait dénigrer ce dernier aspect, qui fait partie intégrante de la fascination qu’exerce la musique sur un public toujours plus nombreux, ni minimiser son rôle moteur et créatif toujours d’actualité ; mais il convient de le dissocier d’une « protohistoire » quelque peu fantasmatique qui, trop souvent, revient à bousculer les repères chronologiques. >suite
« Nobody knows where the blues come from »... le titre de cet ouvrage collectif publié sous la direction de Robert Springer [2] traduit avec une certaine ironie un échec que nous pourrions qualifier de positif, puisqu’il incite à se détourner des schémas simplistes qui prétendent définir « l’essence » du blues. Personne, effectivement, n’est parvenu à élaborer une théorie cohérente sur les sources de cette musique, de même que pour la plupart des sites de vulgarisation, les origines du flamenco demeurent « très floues et brumeuses ». La question ne continue pas moins de susciter des recherches passionnantes... pour peu qu’elles se fondent sur de réelles observations, et non sur de simples a priori. Et surtout, à condition de ne pas confondre la musique elle-même avec ses hypothétiques « racines ». >suite
Qu’entend-on par « blues » et « flamenco » ? Deux mots totalement familiers, désignant deux formes d’expression relativement méconnues du « grand public », ne peuvent que prêter à confusion ; mais une fois dissipés les malentendus les plus courants, nous demeurons confrontée à des problèmes de définition qui font encore l’objet de controverses. Il est pourtant indispensable de s’assurer que nous parlons de la même chose et surtout, que nous proposons de comparer deux réalités comparables. >suite
Interview réalisée par courriel par Nicolas Villodre, entre le 28 janvier (envoi des questions) et le 16 août (retour des réponses) 2015. Nous tenons à remercier Daniel G. Cabrero, qui a traduit les questions et les a transmises à José de la Vega. >suite
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