mardi 12 mai 2020 par Claude Worms
Mario Escudero : "Mario Escudero" - LP ABC S 396, 1961.
Mario Escudero : "Fiesta flamenca" - ABC S 428, 1962.
Enregistrés coup sur coup en 1961 et 1962 pour ABC Paramount, "Mario Escudero" et "Fiesta flamenca" témoignent à des degrés divers de l’évolution esthétique qui devait conduire Mario Escudero" à la conception du double album "Mario Escudero plays clasical flamenco music" (1969). Nos commentaires sur cette œuvre soulignaient la recherche de nouvelles formes de type rondo ou thème et variation s’inspirant de modèles classiques.
La majorité des pièces de ces deux disques demeurent fidèle aux sources d’inspiration des opus antérieurs : 1) hommages à deux grand maîtres, Ramón Montoya (rondeña et citations diverses, pour la granaína "Falseta al bordón" ou "Piropo a la soleá") et Estebán de Sanlúcar (zambra) ; 2) figurations du cante pour conclure la taranta et la granaína ; 3) jeu "punteado" pour les sevillanas, les verdiales et les fandangos de Huelva ; 4) pièces construites sur l’accompagnement de la danse (les alegrías "Puerto de Santa María", le zapateado "El garrochista", la farruca "Tronío flamenco") - son épouse, Anita Ramos" s’acquitte des parties de zapateado et de castagnettes.
Mais Mario Escudero affirme une veine plus "classique" dans la forme de quelques œuvres. Ce n’est sans doute pas par hasard qu’il reprend ici les deux compositions emblématiques de son "flamenco evolucional", auxquelles il doit de plus sa notoriété aux USA : "Repiqueteos flamencos" (zapateado) et "Para Amina" (guajira). De même, les "Tientos del amanecer" anticipent sur leur version définitive de 1969, intitulée "Prala de la India". Après une introduction por toná insolite à l’époque (sur le modèle de "No te rebeles, serrana..."), les siguiriyas développent une série de variations dérivées du motif de l’accompagnement traditionnel de l’escobilla. La trame harmonique de celui du polo assume la même fonction unificatrice pour les variations de "Tobalo", tandis "Miracielos" (alegrías) exploite les innovations harmoniques de la première falseta, enregistrée dès 1956 ("Mario Escudero and his flamenco guitar").
Il est donc logique que ce soit précisément pour le disque de 1961 que Mario Escudero joue pour la première fois une guitare "negra", de facture classique, qui plus est construite par le luthier... allemand Hermann Hauser I. De plus, pour bien enfoncer le clou, il renonce à l’usage du capodastre pour la totalité du programme, et enregistre l’année suivante les "Recuerdos de La Alhambra" de Francisco Tárrega, qui lui ont peut être inspiré la nana ("Meditación" de 1969.
Claude Worms
Programme des disques
"Mario Escudero"
"Repiqueteos flamencos" (zapateado) / "Miracielos" (alegrías) / "Cantes de madruga" (taranta) / "Sevillanas" / "Piropo a la soleá" (soleá et caña) / "Por fiesta" (bulerías) / "Falseta al bordón" (granaína) / "El garrochista" (zapateado) / "Romance gitano" (siguiriyas) / "Para Amina" (guajiras)
"Fiesta flamenca"
"Caminos malagueños" (verdiales) / "Homenaje a Montoya" (rondeña) / "Tientos del amanecer" / "Puerto de Santa María" (alegrías) / "Recuerdos de La Alhambra" (Tárrega) / "Tronío flamenco" / (farruca) / "Viva Moguer" (fandangos de Huelva) / "Tobalo" (soleá et polo) / "Castillo de Xauen" (zambra - Estebán de Sanlúcar) / "Canastilla de madroños" (serrana)
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