dimanche 24 juillet 2022 par Claude Worms
Nous empruntons le titre de cette série d’articles, ainsi qu’une grande partie des informations biographiques et de l’iconographie, au blog d’Ángeles Cruzado Rodríguez (Flamencas por derecho) que nous ne saurions trop vous conseiller de consulter assidûment. Pour les enregistrements, nous sommes grandement redevable à Pedro Moral — Sociedad Pizarra & Flamendro.
Colmado ’"El Cortijo", Madrid : José de la Fuente / La Andalucita / Niño del Museo — 29 septembre 1929
NB Notre amie Ángeles Cruzado vient de publier sur son blog un article beaucoup plus documenté que le nôtre sur Rosario Nuñez "la Andalucita" : La Andalucita.
Malgré une discographie importante, tant par sa quantité que par sa qualité, Rosario Nuñez "la Andalucita" reste l’une des grandes oubliées de l’histoire du cante, à tel point que l’on ignore encore les lieux et les dates de sa naissance et de son décès. Si l’on en croit un entrefilet publié par la Crónica Meridional d’Almería, elle serait native de cette ville, ou du moins de cette province : "Trianon. Hoy viernes 5 de septiembre de 1919, debut de la famosa canzonetista almeriense y eminente cantadora de aires regionales y flamenco, ’La Andalucita’." (España, 29 septembre 1929) — information à vérifier parce qu’on ne trouve paradoxalement aucun cante de minas dans sa discographie répertoriée.
Selon ses déclarations au journaliste José de la Fuente, elle aurait débuté à sept ans au Teatro Pola, puis au Teatro Imperial de Séville. En 1921, elle chante au Salon Paris-Madrid de Casablanca. Nous la retrouvons en mars 1927 au Teatro Vital Aza de Málaga, dans une revue de variété où elle est annoncée comme "la bellísima estrella de la canción y el baile" (? !).
En 1929, elle est engagée dans la troupe qui représente la comédie "La copla andaluza" d’Antono Quintero et Pascual Guillén au Teatro Pavón de Madrid, puis interprète le rôle de Lolita Vargas dans "El alma de la copla", des mêmes auteurs, au Teatro Fuencarral — elle y a pour partenaires Pena Hijo et Guerrita. En mai 1930, elle est engagée dans la compagnie d’Enrique Gil, avec El Sevillanito, Niño de Almadén, Luis Yance, Habichuela Hijo et La Gabrielita, pour les représentations au théâtre La Latina (Madrid) de l’adaptation du film "La hija de Juan Simón" (Nemesio Manuel Sobrevila) par José María Granada.
Forte de ces succès, elle part ensuite en tournée en France, en Suède et, beaucoup plus longuement, en Amérique latine (Cuba, Vénézuela, Argentine). Il semble qu’elle y soit restée définitivement, vraisemblablement parce que ses opinions politiques rendaient un retour en Espagne périlleux : le 14 mai 1941, elle se produit au Teatro Campoamor de Nuevitas, dans la province de Camagüey (Cuba). C’est la dernière information que nous possédons actuellement sur la carrière de La Andalucita.
2 septembre 1922 / 12 octobre 1914
Alors que la notoriété de La Andalucita était surtout liée à sa participation à des spectacles de théâtre musical ou de variétés, sa discographie est nettement orientée vers le cante. Les enregistrements que nous vous proposons ont été réalisés au tournant des années 1920 - 1930 avec les guitaristes Niño Ricardo, José Revuelta, Miguel Borrull et Pepe de Badajoz — quelques-unes de nos attributions sont incertaines. La sobriété ornementale et la fine musicalité de la conduite mélodique, jointes à la subtilité de l’usage du rallentando et du rubato, donnent à ses interprétations un cachet personnel jusque dans les palos les plus ressassés, tels les fandangos (sur les bases du répertoire de Huelva et des compositions de cantaores contemporains, entre autres El Carbonerillo, El Gloria et Manuel Vallejo) et surtout les malagueñas, toutes, à une exceptions près, inspirées de Juan Breva. Les mêmes qualités font regretter qu’elle n’ait pas voulu, ou pu, enregistrer plus abondamment por soleá et por siguiriya. Ses guajiras, et plus encore ses milongas, devraient convaincre les "jondistas" les plus opiniâtres qu’il n’existe pas de cantes mineurs, mais seulement des interprètes mineurs.
Épitaphe : "Mientras yo tenga alegría / y gusto para cantar, / nadie diga que soy pobre ; / otras más pobres habrán / aunque el dinero les sobre." (fandango de La Andalucita).
Claude Worms
Radio Bahía Blanca, Buenos Aires, 6 août 1938
La Andalucita — guitare : Niño Ricardo.
La Andalucita — guitare : José Revuelta.
Teatro Vital Aza, Málaga, 1927 / Teatro Pavón, Madrid, 1929
La Andalucita — guitare : Miguel Borrull.
La Andalucita — guitare : Pepe de Badajoz.
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