Le danseur et chorégraphe est décédé samedi 27 septembre, à l’âge de 71 ans, à Séville, des suites d’un cancer. Les artistes de flamenco et ses amis lui ont rendu un dernier hommage dans la chapelle ardente, mise en place à la mairie de Séville.
Son décès coïncide avec la Biennale de flamenco de Séville qui a suspendu quelques unes de ses activités. Une minute de silence a été observée avant le spectacle, samedi 28 septembre, de l’artiste catalane Mayte Martín.
Né à Cordoue, en 1937, Mariano Maya Fajardo "Mario Maya" a grandi à Grenade. Enfant, il danse dans les caves du quartier gitan de Sacromonte. Au milieu des années 1950, il part à Madrid pour étudier les arts et la danse. Là, il danse dans le dernier grand tablao de Madrid "La Zambra". C’est Manolo Caracol qui voit chez ce jeune danseur de grandes qualités artistiques. Le cantaor fait de Mario un de ses danseurs. Plus tard, il fait partie du ballet espagnol de Pilar López (1956 - 1958), grâce à laquelle il part en tournée à travers le monde.
Ces voyages sont sources d’inspiration et il décide en 1965 de s’installer quelques temps à New York. Un séjour durant lequel il découvre le monde de la création théâtrale contemporaine. C’est aussi à New York que naît sa fille : Belén Maya, danseuse et chorégraphe renommée. De retour en Espagne, il forme le "Madrid Trio Flamenco", avec son épouse Carmen Mora et El Guïto.
Mario Maya est surtout à l’origine d’un théâtre flamenco avant-gardiste. Il créé avec l’écrivain et historien José Heredia Maya, les spectacles "Ceremonial" et "Camelamos naquerar" ("nous voulons parler", en calo, la langue des gitans). Dans la même veine, il monte, au début des années 1980, "Ay ! jondo... y lo que quea por cantar" et "Amargo" (il collabore également à la composition des musiques de scène) : toutes oeuvres qui ont rencontré un succès international et ont fait de lui un des plus grands artistes de son temps, dont le génie créateur sera reconnu en 1982 par le premier "Giraldillo del Baile" de la Biennale de Séville. Dans les troupes dirigées par Mario Maya, figurent alors bon nombre de grands artistes du flamenco contemporain : Concha Vargas, Carmen Cortés, El Mistela, Israel Galván et Belén Maya (baile) ; Enrique el Extremeño, Manuel de Paula, Esperanza Fernández et El Piki (cante) ; Paco Cortés, Isidoro Carmona,
Paco Jarana, Gerardo Nuñez et Rafael Riqueni (guitare).
En 1983, il fonde à Séville le "Centro de actividades", d’ où émanera le "Centro Andaluz de Danza" (1993), pour lequel il chorégraphie "Réquiem flamenco".
En 1986, Mario Maya obtient la Médaille d’or d’ Andalousie, décernée par le ministère de la culture du gouvernement andalou. Les dernières années de sa carrière seront essentiellement consacrées à l’ enseignement et à la chorégraphie : "Noche flamenca con Mario Maya, Manolo Sanlúcar y Enrique Morente" ( "Festival de Música y danza" de Grenade - 1994), "Los flamencos cantan y bailan a Lorca", "De Cádiz a Cuba, la mar de flamenco" (Biennale de Flamenco de Séville - 1998)...
Mario Maya a été le maître de nombreux danseurs de flamenco. Il a inspiré toute une génération d’artistes et a définitivement marqué la danse flamenca et sa scénographie, par sa singularité et son génie.
Nadia Messaoudi
Photo (logo) : Nadia Messaoudi
Discographie
"Ay jondo !... y lo que quea por cantar" : LP Pasarela PSD-5011 (1984)
"Amargo" : LP Pasarela PSD-6000 (1988)
Galerie sonore
Caña : extrait de "Ay jondo !... y lo que queda por cantar"
musique et baile : Mario Maya
cante : Rafael de Alcalá
guitare : Isidoro Carmona
choeurs : Pepa Herrera et Concha Távora
"El Amargo esta en la luna" - Nana" : extrait de "Amargo"
musique : Mario Maya
cante : Esperanza Fernández
guitare : Paco Jarana
claviers : Jesús Bola
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