Hommage à José Luis de la Paz

dimanche 16 mars 2025 par Claude Worms

À José Luis Rodríguez García de la Torre "José Luis de la Paz" (Chaouen, Maroc, 27 février 1967 - Miami, USA, 15 janvier 2025).

"[...] Nuestro trabajo de artistas tiene una función importantísima, que es conectar al ser humano consigo mismo, con la tierra y con el universo. Esto es una responsabilidad que debemos llevar con generosidad y amor. Hay artistas que lo llevan consigo sin saberlo, y otros toman conciencia de ello. Cada vez que tocamos la guitarra, en nuestro caso, nos ’afinamos’ para abrir esta puerta. Sin embargo, esta responsabilidad no debe ser una carga, sino que debe integrarse en nuestra vida. Esto, para mi, es importante, y también lo es el relacionarnos bien con el instrumento." — José Luis de la Paz, entretien avec Marco Marco Rodríguez pour cienxcienflamenco.com, publié le 10 février 2019.

Ces propos résument parfaitement les conceptions de la vie et de l’art de José Luis de la Paz. Malheureusement, le talent, la probité et l’exigence envers soi-même ne suffisent pas forcément à asseoir une carrière. Aussi, malgré prix et distinctions, n’aura-t-il pas reçu de son vivant une reconnaissance à la hauteur de son œuvre.

Après avoir travaillé avec les guitariste de Huelva Manolo Sierra, Rafael Jurado et Antonio Ramblado (ses parents se sont établis à Huelva dès son plus jeune âge), il est l’élève de Mario Escudero de 1986 à 1989. Il en a sans doute hérité la rigueur formelle, l’audace harmonique et la limpidité technique. A la même époque, José Luis de la Paz (ou José Luis Rodríguez à l’époque) fait ses premières armes en tant que guitariste de la Peña femenina de Huelva avec laquelle il enregistre deux disques, puis un premier album soliste, "Andalusí ", enregistré dans une église du Maryland et édité aux États-Unis (déjà...) en 1987 (Ediciones Interamerícanas de Música, LP OAS-035).

Son appétit d’apprendre est insatiable : le folklore de Huelva avec la chorale Santa María de La Rábida de Huelva ; l’immense répertoire des fandangos locaux avec Paco Toronjo et Eduardo Garrocho (nous lui devons une superbe anthologie en duo avec ce dernier, intitulée "Besana" — 1997) ; l’accompagnement de la danse avec Manolo Marín ; celui du cante avec d’abord Antonio Sousa, puis tous les cantaor(e)s qu’il ne tarde pas à accompagner : Niña de la Puebla, Manolo Fregenal, Niña de Huelva, Vicente Redondo, El Pecas, Naranjito de Triana, La Cañeta, José Mercé, Carmen Linares, Fosforito, El Pele, La Susi, etc. Parallèlement, il étudie à Séville la théorie musicale au Conservatoire Supérieur et l’histoire de l’art à l’Université.

Photo : Jorge de Zofia

Au cours des années 1980, José Luis de la Paz collectionne les distinctions : finaliste du Concours National de Jerez en 1983 ; prix des "Jóvenes Intérpretes" de la Biennale de Séville en 1984 ; prix du Concours National d’Hospitalet en 1989 ; finaliste du "Giraldillo" de la Biennale de Séville en 1990 (beaucoup de critiques considèrent qu’il en est le "lauréat virtuel"), etc. Mais c’est sa collaboration avec le Ballet de Cristina Hoyos, dont il est le premier guitariste à partir de 1994, puis le compositeur et directeur musical, qui marque un tournant dans sa carrière, avec notamment des musiques de scènes pour “Al compás del Tiempo” (1999), “Tierra Adentro” (2002), "Yerma" (2003), "Viaje al Sur" (2005) et la musique du documentaire “Despacito y a compás” (2002). Les deux artistes se retrouveront en 2022 pour la création du spectacle "Olé-olá" au Teatro Eslava de Madrid.

Après ce long compagnonnage, José Luis de la Paz devient l’un des guitaristes-compositeurs flamencos les plus sollicités par les chorégraphes d’avant-garde. Il signe d’abord deux chefs d’œuvre musico-chorégraphiques avec Belén Maya : "Dibujos" en 2005, avec Rafael Jiménez "Falo" au cante ; "Souvenir" en 2007, avec Rosario "la Tremendita" et Jesús Corbacho au cante et Juan Carlos Lérida au baile. Avec les guitaristes Marta Robles et Raúl Cantizano, il retrouve Juan Carlos Lérida en 2010 pour "Al toque". Entretemps, il compose la musique de "Bernarda Alba bendita" pour la compagnie Metros Angar de Ramón Oller (2008). Certaines de ces musiques de scène, enregistrées en direct ou en studio dans des versions remaniées, nourriront sa discographie ultérieure. Il a ainsi acquis une riche expérience de collaborations avec des chorégraphes d’esthétiques très diverses et avec des musiciens issus d’autres genres musicaux, qu’il entend mettre à profit pour ses projets personnels. C’est sans doute parce qu’il ne trouve pas en Espagne les opportunités qui lui permettraient de les mener à bien qu’il décide de s’installer définitivement à Miami en 2011. De ce point de vue, la gestation de l’album "Diez por uno" est révélatrice : enregistré en 2004, il ne sortira qu’en 2011 aux États-Unis... et lui vaudra une nomination aux Grammy Awards.

Photo : Kike San Martín

A Miami, José Luis de la Paz fonde l’entreprise coopérative Nu Flamenco Collaborative, vouée à la création et à la promotion d’une musique et d’une danse flamencas sans frontières géographiques ni stylistiques (disques, concerts et spectacles). Après "Diez por uno", le label NuFlamenco a produit une admirable floraison d’albums qui n’auraient sans doute jamais vu le jour en Espagne : "Escenas de Yerma" en 2016, "Introspective" en 2021 et "Olé-olá" en 2002 (cf. notre galerie sonore).

Cependant, ces enregistrements sont loin de rendre compte de la profusion et de la diversité des concerts et des spectacles dont il a été l’initiateur ou auxquels il a collaboré depuis 2011, à commencer par "Espacios íntimos" composé pour le Rodríguez Guitar Trío et "Resonancias", une création interdisciplinaire sur des projections de Carla Forte (Vénézuela) et Alexey Taran (Cuba) et des "paysages électroniques" de Gustavo Matamoros (Vénézuela), avec la collaboration du guitariste cubain Alex Jordan. "Flamenco abstractions" est une autre expérience de rencontre entre la guitare flamenca et la musique électronique, avec David Font. "Luna de New York" l’associe à des musiciens de jazz et à la chanteuse sud-africaine Tsidii Le Loka ; "Memoria Andalusí" au chanteur Nour Eddine et au violoniste Jamal Ouassine. José Luis de la Paz a mis en musique des poèmes d’Alfonsina Storni (Argentine) pour la chanteuse cubaine Gema Corredera, et adapté la poésie mystique de Sainte-Thérèse de Jésus et Saint-Jean de la Croix pour Susana Behar, spécialiste de la musique séfarade elle aussi cubaine. Après avoir composé la suite pour guitare et orchestre "Avalon", il a poursuivi ses expériences symphoniques en 2015 avec le Los Angeles Philarmonic dirigé par Gustavo Dudanel, pour "El amor brujo" de Manuel de Falla — chant : Argentina ; danse : Antonio Canales, Farruquito et la compagnie de Siudy Garrido (Vénézuela). Ce qui ne l’a pas empêché de trouver le temps de composer encore pour la danse, pour la compagnie Flamenco Vivo de New York ou pour le film "Finding Compás" de la réalisatrice Cathy Douglas (avec Farruquito), entre autres...

Nous ne connaissions pas personnellement José Luis de la Paz, mais nous avons perdu un ami qui avait encore beaucoup à nous dire. "Vivir sufriendo por conseguir tocar mejor, mas rápido o con mas técnica, solo nos llevará a sufrir constantemente. Es necesario liberarnos de la carga de ser mejor, ganar más o de compararnos con otros y replantearnos qué es el éxito y qué significa mejorar." (José Luis de la Paz, entretien avec Marco Marco Rodríguez). Méditons ces conseils et, surtout, écoutons et jouons sa musique.

Claude Worms, avec la précieuse collaboration de notre amie Manuela Papino.

C’est une profonde amitié de cœur et d’âme qui s’en est allée, des échanges subtils et vibrants comme sa musique, de longs échanges fidèles et authentiques pendant plus de vingt ans. Sans faille, José Luis avait les mots justes, sages, réconfortants, encourageants, enthousiastes, soutenants. Toujours digne même dans les moments les plus difficiles, jusqu’à ses derniers mots : "Me siento bien de ánimo, con fe y enfocado en que esto se va a poder resolver con éxito". Toujours là pour protéger ceux qu’ils portaient dans son cœur quoiqu’il en coûte et ce jusqu’à la fin, pour rechercher la compassion, la Paz, en préférant exprimer à travers sa musique les douleurs et les souffrances, comme un magicien qui aura choisi toute sa vie la lumière et l’amour. Une magnifique rencontre qui marque aussi une vie, une grande et belle personne, des échanges, un soutien et une présence irremplaçables. Je ne cesse de me demander où sont aujourd’hui tes guitares mon grand ami et j’aimerais tellement le savoir. Un petit sourire dans ce grand chagrin. Il n’est pas utile d’en dire plus.

Merci Claude et Maguy d’être toujours là aussi et de me permettre de laisser ces quelques mots pour toi, José Luis, qui ne peuvent être autres qu’intimes et profonds, à l’image de notre amitié. Merci Claude de graver cette mémoire pour qu’on n’oublie pas l’artiste. Ces amitiés-là donnent aussi tout leur sens à la vie.

Manuela Papino

Transcription (Claude Worms)

Cette pièce est l’un des plus beaux et poignants trémolos flamencos que nous connaissions, en tonalité de Sol mineur rendue praticable à la guitare par une scordatura inusuelle : sixième et première cordes en Ré, deuxième corde en Sib. Selon Johann Mattheson , "Sol mineur est presque le plus beau de tous les tons : il mêle au sérieux du précédent (Sol majeur— NDR) une tendresse alerte mais procure aussi grâce et charme. Choses tendres ou revigorantes ; plaintes modérées ou joie tempérée" (Das Neueröffnete Orchestre, Hamburg, 1713). Selon Jean-Philippe Rameau, elle "convient à la douceur et à la tendresse" ( Traité de l’Harmonie, Paris, 1722). Pour éviter de pesantes analyses, nous nous contenterons d’écrire que cette composition est un concentré pudique des affects liés à la tonalité de Sol mineur tels que les conçoivent ces deux théoriciens du langage musical baroque.

NB : la partition et l’audio Mp3 correspondent à la partie en trémolo de la chorégraphie de Belén Maya (cf. vidéo ci-dessous).

"Miedo a morir"
"Miedo a morir" (a Niño Miguel)
Jose Luis de la Paz

"Miedo a morir" (dédié à Niño Miguel)— composition et guitare : José Luis de la Paz

"Miedo a morir" — chorégraphie et danse : Belén Maya ; chant : Rosario "la Tremendita" (montañesa) ; guitare : José Luis de la Paz.

Galerie sonore :

Suite "Acendra" — 1 à 3 : "Preludio", "Presentación", "Juegos en los Jardínes de Palacio" (bulerías) / 4 à 7 : "El encuentro I", "El templo de Sión", "El encuentro II", "El secreto de Shaíd" / 8 et 9 : "Ne me dejes" (siguiriya, "Nana de los ojos tristes".

Suite "Acendra" / 1 à 3
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)
Suite "Acendra" / 4 à 7
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)
Suite "Acendra" / 8 et 9
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)

"Tierra adentro" — 1 et 2 : "tras el derrumbe", "Tema central" / 3 : "Seguiriya".

"Tierra adentro" / 1 et 2
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)
"Tierra Adentro" / 3
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)

"Callejuelas de poniente" — "El viaje" / "El beso" / "Epílogo".

"Callejuelas de poniente" / "El viaje"
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)
"Callejuelas de poniente" / "El beso"
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)
"Callejuelas de poniente" / "Epílogo"
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)

"Despacito y a compás" — "Seguiriya" / B.S.O. de la película / "Nana".

"Despacito y a compás"
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)

Suite "Tres mujeres — 1 et 2

"Suite "Tres mujeres" / 1
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)
Suite "Tres Mujeres" / 2
José Luis Rodríguez/Compilation Select : Flamenco Guitar Compositions (1990-2002) (2016)

"Flamenco abstractions" — José Luis de la Paz (guitare) ; David Font (musique électronique).

"Flamenco abstractions"
Jose Luis de la Paz

Extraits de la "Suite Avalon" pour guitare flamenca soliste et orchestre — composition (2013-2015) : José Luis de la Paz ; orchestration : Alex Conde. Enregistré live le 6 novembre 2015 avec le Chamber Orchestra of Miami, direction Omid Zoufonoun

"Aquella luz" / "La fuente vieja" (siguiriya)

"Suite Avalon" / "Aquella luz"
Jose Luis de la Paz
"Suite Avalon" / "La fuente vieja"
Jose Luis de la Paz

Composition et guitare : José Luis de la Paz ; chant : Ana Ramírez et Reyes Figuereo.

"El sueño y nana"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Juan y Yerma"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Dime niño I"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Yerma y María"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Los pastores"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Tema de la pagana"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"No quiero estar con él"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Yerma y Víctor"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Lavanderas"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Dime niño II"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Discusión de Yerma y las hermanas"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"El conjuro y la huída" (extrait)
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"Romería"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)
"La Orgía y la muerte"
Jose Luis de la Paz/Escenas de Yerma (2016)

Composition et guitare : José Luis de la Paz ; arrangements : Alex Conde ; chant : May Fernández, Juan José Amador et Yulier Bonnet ; guitare : José M. Alconchel ; tres et guitare : Raúl Rodríguez "Botella" ; percussions : Adolfo Herrera et Maximiliano Ramírez ; danse : Francisco José Suárez "Torombo".

"Fiesta del agua"
Jose Luis de la Paz/Ole-Ola (2022)
"Amor herido I"
Jose Luis de la Paz/Ole-Ola (2022)
"Canción del amor insomne"
Jose Luis de la Paz/Ole-Ola (2022)
"Amor herido II"
Jose Luis de la Paz/Ole-Ola (2022)
"La reina de La Habana" (extrait)
Jose Luis de la Paz/Ole-Ola (2022)
" ¡ Anda, jaleo, jaleo !"
Jose Luis de la Paz/Ole-Ola (2022)
"Tirititrán trantreiro" (extrait)
Jose Luis de la Paz/Ole-Ola (2022)
"La niña perdida"
Jose Luis de la Paz/Ole-Ola (2022)
"Olé-Olá"
Jose Luis De La Paz/Ole-Ola (2022)
"Chaouen" (tangos)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"Sal de Caí" (alegría)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"A La Susi" (bulería)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"Tu ausencia" (rondeña)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"Piterilla" (fandangos)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"Pensamientos" (farruca)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"Tornasol de amor (fantasía)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"La Cortamina" (minera)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"Sousa" (soleá a mi amigo Antonio)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)
"Verdeamor" (juegos)
Jose Luis de la Paz/Diez Por Uno (2022)

Composition et guitare : José Luis de la Paz ; chant : Gema Corradera et Michael Bercier ; percussions : Diego Álvarez "el Negro" ; violoncelle et arrangements de cordes : Ángel Morilla et José Carlos Roc ; palmas : Natalia Novela et Manuel Alconchel.

"Day Zero"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"Alone"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"Desire to Scape"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"And... You"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"A Crazy Day of Confinement"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"No One Knows"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"And the Sun Always Raise"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"Elissa’s Lullaby"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"To my Mother"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"Siesta Love"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"In the Deepness of the Ocean"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)
"The Pulse of the Earth"
Jose Luis de la Paz/Introspective (2021)

Suite "Acendra" / 1 à 3
Suite "Acendra" / 4 à 7
Suite "Acendra" / 8 et 9
"Tierra adentro" / 1 et 2
"Tierra Adentro" / 3
"Callejuelas de poniente" / "El viaje"
"Callejuelas de poniente" / "El beso"
"Callejuelas de poniente" / "Epílogo"
"Suite "Tres mujeres" / 1
Suite "Tres Mujeres" / 2
"Despacito y a compás"
"Flamenco abstractions"
"Suite Avalon" / "Aquella luz"
"Suite Avalon" / "La fuente vieja"
"El sueño y nana"
"Juan y Yerma"
"Dime niño I"
"Yerma y María"
"Los pastores"
"Tema de la pagana"
"No quiero estar con él"
"Yerma y Víctor"
"Lavanderas"
"Dime niño II"
"Discusión de Yerma y las hermanas"
"El conjuro y la huída" (extrait)
"Romería"
"La Orgía y la muerte"
"Fiesta del agua"
"Amor herido I"
"Canción del amor insomne"
"Amor herido II"
"La reina de La Habana" (extrait)
" ¡ Anda, jaleo, jaleo !"
"Tirititrán trantreiro" (extrait)
"La niña perdida"
"Olé-Olá"
"Chaouen" (tangos)
"Sal de Caí" (alegría)
"A La Susi" (bulería)
"Tu ausencia" (rondeña)
"Piterilla" (fandangos)
"Pensamientos" (farruca)
"Tornasol de amor (fantasía)
"La Cortamina" (minera)
"Sousa" (soleá a mi amigo Antonio)
"Verdeamor" (juegos)
"Day Zero"
"Alone"
"Desire to Scape"
"And... You"
"A Crazy Day of Confinement"
"No One Knows"
"And the Sun Always Raise"
"Elissa’s Lullaby"
"To my Mother"
"Siesta Love"
"In the Deepness of the Ocean"
"The Pulse of the Earth"
"Miedo a morir"
"Miedo a morir" (a Niño Miguel)




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