Félix Vázquez : "Colección de retratos"

mercredi 8 octobre 2014 par Maguy Naïmi

Projection au CICUS, Séville, le 29 septembre 2014

"Le flamenco a encore beaucoup à apprendre, d’autres genres musicaux, du théâtre, du cinéma, de la photographie..." (Félix Vázquez)

Le projet "Colección de retratos" (Collection de portraits) est une série évolutive de courts-métrages commencée en 2012. Félix Vázquez (Séville, 1977) entend l’enrichir d’une quinzaine de pièces nouvelles chaque année.

Outre son intérêt pour le flamenco, et particulièrement pour la danse (son épouse est bailaora), la formation pluridisciplinaire du réalisateur explique en grande partie l’originalité de son travail : avant d’être vidéaste - une vocation qu’il a découverte récemment – Félix Vázquez est photographe, ingénieur du son et compositeur (il a par exemple écrit la belle pièce pour piano qui accompagne le pas de deux de Tamara López et Cristian Lozano, intitulé "Caja de Muñecas").

C’est dire que les bandes sonores de ses courts métrages sont d’une complexité redoutable, évoluant quelquefois au rythme des images, mais plus souvent en contrepoint avec elles. S’il lui arrive parfois d’emprunter quelques fragments musicaux (par exemple une pièce pour violoncelle de György Ligeti pour "Luz natural", mettant en scène Úrsula López – mouvements giratoires de la caméra placée au ras du sol et gros plans sur la peau en sueur), il travaille essentiellement sur le mixage et la résonnance de souffles, de respirations et de bruits, produits par les corps des danseurs ou des matériaux divers – voire le picorage et le caquètement des poules figurant au casting du "Tuétano" d’Andrés Marín…

Car pour le moment, c’est la danse qui inspire l’œuvre du réalisateur, à la seule exception de « Vaconbacon », qui explore la voix de Niño de Elche por Soleá, et d’une manière incarnée (au sens propre du terme) des plus inattendues et éclairantes, que nous vous laisserons découvrir. En introduction à la projection, Félix Vázquez a insisté sur l’objectif du projet : présenter, non le produit fini que voit le public d’un spectacle, mais le processus de création – le travail technique et la souffrance physique qu’il engendre, l’évolution et la mise au point de la chorégraphie… Ajoutons pour notre part la vie quotidienne des artistes en tournée, qui inspire sans doute le choix de quelques lieux de tournage insolites : aéroports, gares, wagons, rues et places… ("Bailar el mundo" et "Sombran los motivos", avec Leonor Leal) – jamais la salle de spectacle, et rarement le studio de danse ou le gymnase. Dans la même veine, quelques scènes très courtes évoquent avec un humour très british certaines contraintes de la vie d’artiste, telles les risques encourus lors du partage d’une chambre d’hôtel avec un percussionniste (l’inénarrable et légèrement oppressant "Pom, pom…gorrión", avec Raúl Botella) ou un défilé por Bulería dans les toilettes d’un AVE (TGV) savamment mis en place et en synchronisation par Tino van der Sman, Vicente Gelo, Raúl Botella et la caméra de Félix Vázquez, qui pour une fois apparaît à l’image ("AVE… Qué pasa¡¡¡"). D’autres cadres sont choisis pour leur relation symbolique et/ou sonore avec le propos du court-métrage (lire ci-dessous notre entretien avec Félix Vázquez) : les rails d’une gare de triage et un wagon de marchandises vide ("Re_Torno", avec Eduardo Guerrero ) ; une serre ("Danza compulsiva", avec Rocío Molina et une cloche, des rondins, des pavés, du gravier, de la terre, des poteaux métalliques – autant d’instruments pour une superbe pièce de musique contemporaine) ; Manuel Cañadas dansant étroitement imbriqué dans les étagères fixées aux murs d’un entrepôt (la série fascinante des "Compás de espera", inspirée par le processus de création dune chorégraphie de la Choni Compañía Flamenca) ; les rives du Guadalquivir, pour les "recortes" culturels tels que les vivent deux artistes étrangers, la bailaora Cristina Hall et le guitariste Tino van der Sman, répétant une Bulería entre cyclistes et joggers ("Don dinero")…

Le dialogue entre les mouvements de caméra (et les cadrages) et la bande son s’avère créatif et passionnant. Dans "Ad Astra per Áspera" (avec Mariano Bernal), la caméra tourne autour du danseur, synchrone avec la rotation des ventilateurs de la salle, puis se fige en gros plans sur quelques parties de son corps (pied, main, épaule… et tatouages). Même dialectique entre plans fixes et volutes au rythme de la valse jouée par le piano pour "Caja de Muñecas". Dans "La paciencia es una virtud" (première partie de la série "Compás de espera"), entre deux mires stridentes de télévision, des percussions lancinantes font entendre un compás ostinato de Bulería, sans la moindre variation, sur lequel Manuel Cañadas esquissent en contrepoint des mouvements de bras aériens au ralenti. Après un introduction pour verres et comptoir de bar ("Danza impulsiva", avec Roció Molina), l’écran est divisé en deux, trois puis quatre rectangles qui composent une hallucinante polyrythmie visuelle, gestuelle et percussive. (une semaine de travail pour la seule bande son, nous dira Félix Vásquez…) – on retrouve d’ailleurs le même type de construction pour "Re_Torno".

Nous serions tentés de comparer la construction de ces courts métrages à la composition de falsetas, tant la conception musicale en est proche : même économie de moyens, même cohérence efficace et même concision – une durée moyenne oscillant entre deux et trois minutes, et, pour les extrêmes, de 25’’ ("Pom, pom…gorrión") à 4’ 26’’ ("La base de la comunicación, un lenguaje común", avec Andrés Marín, Úrsula López, Tamara López et Raúl Botella – distorsions des voix d’un chœur pour la bande son, gestes à peine ébauchés, puis de plus en plus précis ; mise en place du taconeo par des onomatopées), pour les pièces présentées au CICUS. Nous recommandons la potion, au demeurant des plus agréables, à tous les récalcitrants (comme moi…) à la danse, flamenca ou autre : ils ne verront plus le baile de la même manière après cette expérience. Pour tous (et toutes) les autres, plaisir garanti. Mais comme nous ne voulons pas le gâter par trop de commentaires, et comme il faut le voir pour le croire, nous vous renvoyons à la série de vidéos que le réalisateur diffuse généreusement sur Vimeo… en attendant la projection programmée par le Festival Flamenco de Toulouse en avril 2015, avec des inédits en prime.

Colección de retratos

Sarao Films

Claude Worms

Entrevista a Félix Sánchez, videasta, fotógrafo, técnico de sonido y compositor.

Sevilla a 29 de septiembre de 2014

Félix Sanchez nos habla después de la proyección en el auditorio del CICUS de Sevilla de su trabajo : un proyecto de 16 piezas (pequeños cortos) en el que lleva trabajando dos años (desde el 2012) de duración 40 minutos y titulado "Colección de retratos".

Contesta a nuestra primera pregunta sobre el vínculo entre las 16 piezas grabadas, su estilo y realización y los títulos de los diferentes espectáculos sobre los que trabajaban los artistas :

"Cada uno de los retratos tiene un vínculo y una justificación con la situación en la que se graba. Por ejemplo, en la pieza de Úrsula « Mi otra piel » me interesa mucho la piel, los juegos de la piel, y quería trasmitir el concepto del espectáculo. Por otro lado el espectáculo se montó en agosto, en Sevilla con cuarenta grados, y de ahí la presencia del sudor… se convirtió en agua Úrsula López. Filmé la transformación de la materia en agua. Cada una de las piezas tiene una explicación bastante personal. Hay una pieza de Mariano Bernal en que él coge la cámara, porque en el espectáculo de Úrsula, Mariano tenía que coger a Úrsula. Tenía miedo de que se le cayese Úrsula, y por eso coge la cámara, le di la cámara y le propuse grabar con ella. La de Támara (hermana de Úrsula) y Christian… son pareja en la vida real y se llevan muy bien. Quería contar su historia de amor, es que son dos artistas que se llevan muy bien en el escenario y fuera del escenario… "

"Y el resto de piezas… Por ejemplo hay una que se llama "Pom pom… gorrión". Es con un percusionista, Raúl Domingo Soto "Raúl Botella". Estuve con él durante dos semanas y al final me tenía harto porque a todas horas estaba tocando en la mesilla, en el cuarto de baños… y trasmití al público lo que se sentía al compartir habitación con un percusionista . El objetivo principal de esos retratos es llevar la calidad de la escena, del estudio a cualquier sitio, a un hotel, a una estación de tren abandonada, a un garage, a una discoteca, a cualquier sitio. Con los artistas se da la situación de que viajan mucho y en los viajes me aburro mucho, son muchas horas, siempre en los hoteles, las habitaciones, los aeropuertos, o cualquier sitio… Para la pieza rodada en el servicio del AVE « Ave… qué pasa¡¡¡ » no sé cómo se me ocurrió la idea. Se lo conté a cada uno de los artistas y les dije que cada uno entrase e hiciese algo. Hay una limitación fuerte a la hora de grabar esa pieza, requería que todos y cada uno que estuviese grabando escuchase al anterior para que todos se fuesen sumando y fue una propuesta visual y también sonora …. de cómo desarrollarte en una situaciones complicadas en las que no tienes tiempo. No tienes los medios que tienes en un estudio, quería hacer algo diferente. Hay otra pieza con Rocío (Molina) en el invernadero, quería recrear el ambiente de creación en el que se desenvuelve, es decir en plena naturaleza, con los elementos con los que ella trabaja, el contacto con lo natural. Quería recrear su proceso de creación, vincularlo a su espacio, esa energía que tiene ese invernadero. Termina con un plano de un gato porque Rocío tiene un movimiento muy felino, es rápida como un gato, si tuviese que compararala con animal sería un gato. Siempre es super rápida, precisa en el salto, siempre cae de pie con una habilidad especial… Otra pieza… La del Niño de Elche… Se llama « VaconBacon », una idea de Santi Barrera, Raúl Cantizano y el Niño de Elche. Pero quería recrearla porque me parecía muy curioso llegar a trasmitir la vibración. Quería que el público sintiese la vibración y viera como modulaba la voz de una manera tan particular. Otra pieza… la de Manuel Cañadas bailando en las estanterías. Ahí lo que quise recrear es la conciencia coreográfica, el grado de exigencia interno al que se someten los artistas. Considero el baile, la coreografía, el movimiento como departamento en la cabeza y este departamento gestiona la actividad del cuerpo. Me pareció interesante dividir la imagen en cuatro, hacerlo bailar en la estantería y que desde la estantería coreografiase su cuerpo. Era recrear el movimiento interior del bailarín Manuel Cañadas. Esa pieza está dentro de un proyecto de la compañía de La Choni, "Compás de espera", y fue rodada en una nave".

"Yo grabo en lugares singulares. No grabo en teatros , excepto para Andrés Marín, eso fue grabado en un teatro. El proceso de cómo llevamos nosotros la compañia al teatro… somos raros ¿no ? Imagínate que llegas al teatro y lo que ves son cuatro sacos de arena y cuatro gallinas para hacer un espectáculo de flamenco, y las gallinas son las que bailan, las que percuten con sus picos. En esa pieza no utilizo a Andrés para bailar, utilizo las gallinas para zapatear. Hay un paralelismo entre el mundo animal y el mundo técnico, cables contra gallinas, me parece muy pintoresco ese punto de vista. Se ve el resultado, el espacio para el espectáculo, y eso forma parte de "Tuétano", un espectáculo de Andrés Marín. Hay muchas que están grabadas en estaciones, garajes… En Toulouse hay dos, en el aeropuerto y en la ciudad pero ni yo ni los artistas sentimos la presión de ser observados por los pasajeros. La pieza que se rodó en Sevilla en el carril bici a la orilla del Guadalquivir, esa pieza se rodó con una bailaora americana (Cristina Hall) y un guitarrista holandés (Tino van der Sman) y como buen holandés vino en bici por el carril bici y por eso transcurre ahí. La pieza se llama "Don dinero" y hace alusión a la situación actual… que no hay dinero, y nos vemos obligados a utilizar la calle para sobrevivir. Hay muchos artistas que lo están pasando mal, quería contar eso. Para los artistas locales es difícil, para el que viene de fuera, de Holanda o Estados Unidos, es muy complicado. Quería contar la historia de esos dos foráneos que vienen a España a vivir del flamenco y que lo consiguen, pero llega la crisis y los descoloca. Allí cuando se grabó pasé mucha calor con tres cámaras yo solo..."

"Todos esos retratos… Realmente el objetivo es mostrar a los que se consideran importantes que el destino final es la afición. Yo he trabajado con mucha gente, con Israel Galván, con Rocío Molina, y Miguel Poveda, y hay una cosa que me llama mucho la atención, es que en cualquier sitio del mundo, en cualquier ciudad hay una Academia de flamenco que les encanta el flamenco. Hay mucha afición al flamenco en todos lados, hay portales web en Suiza o en el Congo. Como vuestra página hay muchas, y creo que es importante que conozcan más otro punto de vista acerca del flamenco para que participen en los procesos de creación. Les aporto un punto de vista que es diferente al que le aporta el artista en su espectáculo. Es uno de los objetivos, acercar el flamenco con un punto de vista ajeno a la escena, en lugares insólitos. Otro objetivo que es importante : el vídeo. Con la fotografía son formatos que te permiten inmortalizar el arte, la fotografía queda para toda la vida y el vídeo también. Es un proyecto que no tiene final. Todos los años intento hacer una medida de doce o quince piezas. Cuando pasen diez años serán 120 piezas que servirán para la historia del flamenco y podrán contar qué pasó en Sevilla, qué artistas estaban hace diez años. Eso es muy importante".

Le preguntamos si se beneficiaba de alguna ayuda de la Junta o de la Agencia para el Desarrollo del Flamenco :

"Lo hago yo solo, todo. Ahora necesito ayuda porque mi objetivo es hacer un largometraje y lo quiero hacer en la misma línea. Intento buscar la manera de hacer ese largometraje y necesito apoyo a nivel institucional. Estamos en la Bienal de Flamenco, se supone que es el mayor festival del mundo… mentira, eso es mentira… Proyectos diferentes o iniciativas interesantes, ya no sólo la mía, cualquiera iniciativa que sea interesante, que hay muchas, no tienen respaldo ni tienen promoción. En el espacio en el que hemos estado hoy, en el CICUS, no hay ni un cartel del programa de la Bienal en el que se ponga al público al corriente de las actividades. Todo lo que he hecho ha sido posible gracias a Mingo. Mingo fue el antiguo director de la Bienal que desde mi punto de vista ha sido uno de los grandes directores de la Bienal de flamenco. Ha respaldado iniciativas de artistas con menos peso, con menos impacto social. Ha respaldado no a figuras sólo, sino a artistas que tenemos cosa diferentes que contaros y el proyecto de los « Retratos » se desarrolló porque Mingo me invitó a que siguiera trabajando en él y con el CICUS, el lugar de presentación de este proyecto. Se ha hecho publicidad eso sí… Ha salido en la tele autonómica, pero no es eso… En cuanto a programación, mi proyecto era a las siete y el espectáculo de Rocío Molina a las ocho y media… No hay tiempo material, tienen que programar con más inteligencia, porque no va a venir nadie. Lo que tienen que hacer, en mi opinión es facilitar al turista que viene a consumir cultura la posibilidad de verlo todo… Apoyo institucional… cero, apoyo de la Bienal… cero. El mejor festival del mundo no se llama Bienal, se llama Nîmes, se llama Mont-de-Marsan, se llama París, se llama Toulouse… Quizá haya que modificar esas cosas para garantizar que aquel que asista a un festival como turista cultural tenga la posibilidad de ver el cien por cien de las propuestas. Hay muchas activades insólitas en la calle que no han tenido ningún tipo de respaldo, artistas con nombre que han decidido presentarlas en las calles y no han tenido apoyo, no han tenido cartelería, tienen su presupuesto limitado para subsisitir y para vivir… O sea que la Bienal como festival de flamenco… Hay otros… y mejores. Es cierto que hay limitaciones de presupuestos pero no se puede destinar el cien por cien del presupuesto a los artistas importantes y al resto desamparalos… Hay muchos artistas buenos y si hacen algo, hay que respaldarlos".

Le preguntamos si pensaba hacer el mismo tipo de trabajo con la guitarra y con el cante :

"Eso es una asignatura pendiente. He empezado a trabajar con el cante. Creo que algo había que hacer con el cante para renovar la manera con que se ve al cantaor, para renovar la forma. Me gustaría hacer algo con Rocío Márquez y con Juana la del Pipa. Con la guitarra tengo en la cabeza hacer algo. Hay otras piezas que están en proceso, con Úrsula López, en el río con el equipo de natación sincronizada. Tengo otra pieza para grabarse en un vehículo en marcha en una grúa… Tengo muchos proyectos".

Hablando de los movimientos de cámara :

"En realidad yo llevo haciendo vídeo desde hace muy poco tiempo. Yo aprendí en el proceso de creación de mi propio proyecto, mi « Colección de retratos ». Yo, realmente, hace dos años sabía hacer fotografías porque soy fotógrafo pero los efectos técnicos no los controlaba, el montaje de las imágenes era una cosa que yo no había hecho nunca. Lo he ido aprendiendo y lo he ido incorporando. Cada pieza incorporaba alguna técnica de algo, empecé a grabar con varias cámaras con diferentes dispositivos. Las últimas piezas de « Colección de retratos » técnicamente están más bien hechas. Yo veo muchos vídeos, estoy todo el día, y tomo muchas ideas. Las voy apuntando, pero todavía no sé cómo hacerlo, lo tengo que estudiar, a ver cómo hago. Aprendo imitando, imito, transformo y combino. Esto es mi proceso… Soy un gran aficionado al flamenco, la madre de mis hijos es bailaora y yo soy músico. Dentro del flamenco lo que más me gusta es la danza. Si yo pudiera volver a nacer y decidir que sería de mi vida sería bailarín".

Entrevista realizada por Maguy Naïmi y Claude Worms para flamencoweb.fr

Redacción : Maguy Naïmi

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