Antonio Ranchal

dimanche 13 juillet 2008 par Claude Worms

Trois EPs Hispavox HH 16-224, HH 16-225, HH 16-226 (1961) / guitare : Pepe Martinez

Antonio Ranchal y Álvarez de Sotomayor "Antonio Ranchal" est né à Lucena en 1929. Spécialiste des cantes locaux (Fandangos de Lucena, Soleares et Alegrías de Córdoba...), il obtint en 1959 le premier prix du "Concurso Nacional de Córdoba pour Les Granaínas, et les Fandangos de Huelva, Lucena et Almería. Figure importante des festivals andalous dans les années 1960, il se retira à Puente Genil à partir de 1969, réservant ses récitals à quelques festivals locaux et aux peñas de la région, en particulier la "Peña Fosforito" et la "Peña Cultural Frasquito", dont il était membre d’ honneur. Il nous a quitté en 1993. Depuis, aucun label discographique ne s’ est malheureusement soucié de nous restituer son legs discographique.

De gauche à droite : Antonio Ranchal, Antonio Fernández Díaz "Fosforito", Julián Estrada, David Pino - Festival de Puente Genil

Surnommé l’ "aristocrate du cante", Antonio Ranchal fut surtout un esthète du cante : un chant intimiste, très retenu et contrôlé, évitant tout excès expressionniste. Doté de graves remarquables, sa voix était particulièrement adaptée à son répertoire de prédilection : outre le Fandango sous toutes ses formes, les cantes de Cordóba dans les traditions de José Moreno "Onofre" (Soleares et Alegrías de Córdoba) et de Cayeatano Muriel "Niño de Cabra" (Granaínas, Guajiras...). Il possédait une manière inimitable de gommer les attaques vocales et d’ attaquer les notes légèrement au dessous de leur intonation (écoutez, par exemple, la Serrana) : des traits stylistiques que l’ on trouve aussi chez d’ autres spécialistes de l’ époque (Pedro Lavado et Curro de Utrera notamment), et qui semblent être actuellement oubliés (à la notable exception de Curro de Lucena).

Ses disques les plus remarquables sont ceux que nous vous proposons dans cet article, une trilogie enregistrée pour Hispavox en 1961, avec Pepe Martinez. Le jeu délicat du guitariste, très inspiré du style de Ramón Montoya, s’ accorde merveilleusement avec le cante d’ Antonio Ranchal. On notera que pour l’ accompagnement de la Caña, Pepe Martinez suit scrupuleusement la tradition, et évite de jouer platement "por Soleá" : très peu de rasgueados, et un canevas permanent de motifs évoquant le thème de la Caña.

Les collectionneurs pourront rechercher deux autres enregistrements d’ Antonio Ranchal : un LP avec Vicente "El Granaíno" (Belter 22.302 - 1969) ; et un LP avec José Veguillas (Diresa DLP 1172 - 1973).

Programme :

Hispavox HH 16-224

Soleares de Córdoba / Carceleras / Fandangos / Verdiales

NB : Nous reproduisons les titres de la jaquette. Les "Verdiales" sont en fait un Fandango de Lucena, chanté al libitum (et non "abandolado", comme c’ est habituellement le cas).

Hispavox HH 16-225

Serranas / Fandangos de Lucena / Fandangos de Huelva

NB : le dernier cante des "Serranas" est la Siguiriya de cambio de María Borrico.

Hispavox HH-226

Malagueña del Mellizo / Guajiras de Cayetano Muriel / La Caña / Soleares

Claude Worms

Galerie sonore


Soleares de Córdoba
Carceleras
Fandangos
Fandango de Lucena
Serrana y Siguiriya de cambio de María Borrico
Fandangos de Lucena
Fandangos de Huelva
Malagueña del Mellizo
Guajiras de Cayetano Muriel
Caña
Soleares




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