Francisco Robles : "Juan Ramón y el flamenco”

Signatura Ediciones / 2009

lundi 1er mars 2010 par Maguy Naïmi

Livre (91 pages) + CD

Récitante : Amalia Sánchez

Chant : Rocío Márquez

Guitare : Niño de Brenes

Les Editions “Signatura” viennent de publier un ouvrage "Juan Ramón Jiménez y el flamenco", doté d’une magnifique couverture : un portrait du poète andalou réalisé par le peintre Joaquín Sorolla.
Cet ouvrage, composé d’un disque et d’un livre, est le fruit des spectacles qui se sont déroulés à Séville dans le cadre du Parc de l’ Alamillo, au cours des mois de juillet et août 2008.

L’auteur du texte, le professeur de langue et littérature espagnoles Francisco Robles Rodríguez, nous propose une courte biographie intitulée "Juan Ramón Jiménez vida y obra o vice versa", dans laquelle il fait ressortir l’étroite relation qui existait entre la vie du poète et son œuvre. Francisco Robles Rodriguez met en rapport les étapes de la vie de Juan Ramón avec sa production littéraire, depuis sa naissance à Moguer un 23 décembre ("aux alentours de minuit", ce qui l’amena à s’identifier à "l’enfant-Dieu", protagoniste de l’un de ses poèmes) jusqu’à l’étape finale, le prix Nobel octroyé deux jours avant la mort de sa femme Zenobia, et que son état de santé ne lui permit pas de recevoir, sa mort, deux ans plus tard, en 1958, ("il mourut sans avoir pu revenir en Espagne") et le rapatriement de ses cendres à Moguer "où il repose aujourd’hui".

Ce constant va-et-vient entre l’homme et les nombreux extraits de son œuvre (poésie ou prose) fait de cette biographie un moment vécu avec le poète, aussi émouvant qu’attendrissant.

La seconde partie "Juan Ramón Jiménez et le flamenco" est née de l’idée de comparer un flamenco dépouillé de ses topiques ("juerga, faca, jaja") au poète qui s’est défini lui-même comme "andalou et universel". De plus, Juan Ramón a été, selon ses dires, lecteur de Ferrán, auteur du premier "Cancionero flamenco", "La Soledad". Francisco Robles Rodriguez nous rappelle aussi le précieux travail de folkloriste de Augusto Ferrán, qui s’est consacré à recueillir les chants flamencos qu’interprétaient les chanteurs de la seconde moitié du XIXème siècle ; et enfin, il raconte que, comme beaucoup de jeunes de son époque, Juan Ramon Jiménez assistait aux spectacles flamencos du Café Novedades à Séville.

Après cette introduction, Francisco Roblès Rodriguez se livre à une analyse intéressante des poèmes sélectionnés pour le chant, et insiste sur le fait que "l’agencement de ces strophes dans le corpus des "coplas flamencas" a bien été pris en compte". Les styles choisis (Tango Guajira - Manuel Vallejo ; Peteneras ; Garrotín ; Tarantas de Linares ; Canción por Bulerías ; Malagueña de Chacón et chants "abandolaos" - Paquillo el del Gas, Rondeña, Pérez Guzmán ; Siguiriyas – El Loco Mateo, Manuel Molina ; Cantiñas - Pastora Pavón, El Pinini ; Fandango de Huelva ; Nana por Bulería) sont représentatifs du “large éventail du chant”. L’auteur prévient que “dans certains cas, le poème apparaît dans son intégralité, et dans d’autres seules quelques strophes sont retenues".

L’enregistrement nous offre, outre la magnifique voix de Rocio Márquez accompagnée par la guitare de Niño de Brenes, celle d’ Amalia Sánchez qui dit, avant que le chant ne commence, les poèmes (ou les strophes) choisis. Une récitation sobre, comme il convient à la poésie de Juan Ramón Jiménez qui n’a besoin d’aucun effet superficiel.

Rocío Márquez nous donne, dans cet enregistrement, une nouvelle preuve de son talent d’interprète. Ce n’est pas une tâche aisée que de faire entrer les vers d’une poésie qui n’a pas nécessairement été écrite pour être chantée, dans le moule des styles traditionnels du flamenco. Cependant, Rocío le fait avec le bon goût qui la caractérise.

Une œuvre qu’aimeront ceux qui, comme moi, ont plaisir à lire ou écouter des poèmes et sont aussi "aficionados" au chant.

Remercions les Editions Signatura pour le travail réalisé en faveur de la culture flamenca.

Maguy Naïmi

Traduction de l’ espagnol : Brigitte Torres Pizetta

Galerie sonore

Tarantas de Linares : "Arias otoñales" ("Chants d’ automne") extraits du livre "Arias tristes"

Récitante : Amalia Sánchez

Chant : Rocío Márquez

Guitare : Niño de Brenes

"Arias otoñales"




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