Ricardo Miño : "Flamenco de concierto"

samedi 10 août 2019 par Claude Worms

Ricardo Miño : "Flamenco de concierto" - LP Claves CLA D 607, 1976 (enregistré au Tonstudio van Geest, Heidelberg).

Né en 1949 à Séville, Ricardo Miño a commencé sa carrière professionnelle dès l’âge de douze ans, aux côtés de Pepe Pinto et de Pepe Marchena. Après avoir obtenu le "Premio Nacional de Acompañamiento" au concours de Córdoba en 1971, il se tourne progressivement vers des expériences de "fusion", et enregistre deux albums avec Gualberto (sitar), l’une des figures historiques du rock andalou ("Puente mágico", Aires del Sur, 1983 ; "Contrastes", Pasarela, 1998). Son œuvre la plus innovante reste sans doute "Puerta de Triana" (Coliseum, 1986) - il y joue également du sitar -, une tentative pionnière de rencontre avec le jazz, avec Ayako Sakamoto (piano), Lole y Manuel et Paco Bulería (chant), Pablo Zapata (basse), Manolo Salado (percussions), Bobote (cajón), Pepa Montes et Taisho-Gotoz ("percussions corporelles").

Enregistré en Allemagne et fugacement réédité en CD en Suisse (Claves CD 50-607, 1987), "Flamenco de concierto" est un disque représentatif de l’idiome musical, encore traditionnel, d’un jeune tocaor virtuose des années 1970, et de ses principales influences, que l’on peut percevoir dès la granaína initiale : Ramón Montoya et Niño Ricardo pour les longues séquences en arpèges de l’introduction et la falseta jouée en attaque butée du pouce en septième position (3’38), mais aussi Paco de Lucía (2’50) et Víctor Monge "Serranito" (5’13). Le zapateado est également conçu selon les canons traditionnels du genre, avec cependant un épisode en trémolo original à la fin du lento central. Avec celles de Manolo Sanlúcar et Paco de Lucía, la rondeña est l’une des premières relectures innovantes de la création de Ramón Montoya, dont elle cite, non l’introduction habituelle dans les graves, mais un "paseo" sur les trois premiers degrés du mode flamenco sur Do# qui fait usage de refrain (2’35, 3’50 et 5’22). Les alegrías parviennent à concilier dans une composition cohérente les styles de Paco de Lucía d’abord ("Recuerdo a Patiño"), puis de Niño Ricardo à partir du trémolo (3’21). De même, les soleares commencent "por Niño Ricardo", mais évoquent aussi Serranito (1’23, puis 1’58) et Paco de Lucía pour la transition vers le polo (2’31) et une adaptation d’une falseta por bulería (3’19).
Les trois autres pièces se rattachent plutôt à la longue tradition des guitaristes-compositeurs "éclectiques", entre guitare flamenca et guitare classique : les variations sur le thème du "zorongo gitano" ; la "canción" (mode flamenco sur Si, "por granaína", et tonalité relative de Mi mineur - capo 3) - on pense ici à Esteban de Sanlúcar et à Manuel Cano - ; et les bulerías de concert, dont l’inspiration peut être rattachée à l’"Ímpetu" de Mario Escudero ou aux "Bulerías de las gitanas marquesas" de Manolo Sanlúcar.

Claude Worms

Granaínas
Zapateado
Zorongo gitano
Rondeñas
Malagueñas y verdiales
Alegrías
Canción
Soleares
Bulerías

Report digital réalisé par Patrice Champarou

Programme du disque :

1) Granaínas / 2) Zapateado / 3) Zorongo gitano / 4) Rondeñas / 5) Malagueñas y verdiales / 6) Alegrías / 7) Canción / 8) Solerares / 9) Bulerías


Granaínas
Zapateado
Zorongo gitano
Rondeñas
Malagueñas y verdiales
Alegrías
Canción
Soleares
Bulerías




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